La résilience

Votre assurance tous risques

“Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.”

Marc Aurèle, empereur romain et philosophe stoïcien (121-184 ap. JC)

« L’Arbre tient bon ; le Roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au Ciel était voisine »

Jean de la Fontaine, poète français (1621-1695)

« La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. »

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français (1937-)

Le chemin vers la croissance n’est pas linéaire. Vous avez en tête votre trajectoire pour les prochaines années, mais vous savez aussi que les plans, même les plus travaillés, ne se passent jamais comme prévu. Il va y avoir de bonnes surprises, mais aussi des obstacles et parfois des crises. Cela peut être lié à une crise économique généralisée ou à une « disruption » technologique ou concurrentielle ; cela peut provenir d’un accident humain (décès d’une personne clé, accident grave) ou opérationnel (attaque informatique, catastrophe naturelle…).

Ces accidents de parcours, vous ne pouvez pas les prévoir, mais vous pouvez vous y préparer.

La résilience de votre entreprise, c’est sa faculté à résister par tous les temps. Pour ne pas casser, un objet doit pouvoir être flexible, élastique. Il en va de même d’une entreprise : l’agilité dans l’organisation et les marges de manœuvre financière sont vos meilleures assurances tous risques.

Pour croître durablement, travaillez votre résilience interne.

Quelques repères

La gestion des risques est devenue un sujet stratégique pour les dirigeants de PME23 : 65% des dirigeants indiquent que c’est un enjeu majeur ou important pour leur entreprise et 40% pensent que c’est un facteur de compétitivité. Pour autant, 69% déclarent ne maîtriser que partiellement leurs risques, voire pas du tout. Les principaux freins identifiés sont le manque de temps et de ressources (56%), les coûts de mise en place des changements ou améliorations (36%), et la difficulté à répercuter les changements dans l’organisation (35%).

La guerre économique est aussi celle de l’information et de la donnée. Selon la DGSI, plus de 20%

des attaques visant les entreprises sont liées aux systèmes d’information.

L’exécution du changement est un art : 70% des efforts de changement échouent, faute d’approche globale (Kotter)24.

La performance opérationnelle permet de renforcer la solidité financière.  La mise en place du lean manufacturing améliore profitabilité et trésorerie. Selon certaines études, cela permettrait une réduction des rebuts de 80 %, une baisse des coûts de production de 50 % et des cycles de production raccourcis de 50 %25. Les entreprises les plus performantes en matière d’achats dégagent 30 % d’économies en plus par rapport aux moins performantes (Accenture).

ENJEUX ET CONVICTIONS

1. Croître dans la durée, c’est refuser le piège du « tourbillon du quotidien » et nourrir sa capacité de discernement. C’est être en veille sur les opportunités nouvelles mais aussi sur les risques, sur les facteurs externes de disruption, sur les signes internes d’alerte. C’est challenger ses intuitions, être conscient de ses émotions et éviter l’excès de confiance. C’est faire pour cela le pari de l’ouverture et de la prise de recul. Ce n’est pas parce que l’on a toujours réussi par le passé qu’on réussira toujours à l’avenir.

2. Muscler son entreprise, c’est être acteur du changement plutôt que le subir. Anticiper et impulser le changement demande des efforts, mais peut vous donner un temps d’avance et vous préparer aux chocs ; restructurer ex post sera toujours plutôt coûteux, humainement et financièrement. Refusez la résignation. Regardez avec lucidité les impacts de chaque évolution, positive ou négative. Assumez le changement, soyez transparent, donnez du sens et des perspectives et associez vos équipes au changement.

3. Robustesse ne veut donc pas dire immobilisme : au contraire, dans un monde en perpétuelle mutation, l’entreprise doit organiser son agilité et être dans l’adaptation permanente : « une entreprise dans laquelle il n’y a pas d’ordre est incapable de survivre ; mais une entreprise sans désordre est incapable d’évoluer26 ». C’est elle qui fait qu’en cas de crise, le roseau plie, mais ne rompt pas. Une organisation moderne et performante est une organisation agile.

4. La solidité financière, c’est l’assurance-vie de toute entreprise. Visez l’excellence en la matière. Les résultats et la trésorerie sont les seuls juges de paix en période de crise. La croissance doit s’accompagner d’une démarche d’une gestion rigoureuse du besoin en fonds de roulement. L’amélioration continue de la performance opérationnelle est l’alliée de votre solidité financière et de votre croissance à long terme. Une vision plus stratégique des achats fait diminuer vos coûts de revient et participe à la création de valeur.

23 Etude menée par Opinion Way pour QBE, février 2018.
24 John Paul Kotter, professeur à la Harvard Business School et auteur de Leading Change (1996) et de Our Icebeg is Melting (2016), il est spécialiste de la conduite du changement dans les entreprises.
25 Rahul V. Altekar, (2005), Supply Chain Management: Concept and Cases .
26 Bernard Nadoulek, musicien et consultant en stratégie.

Fanny LetierLa résilience